Histoire
Liste des mariages
Petit lexique du patois de l'époque
Article d'époque en langue d'époque
Jean de Schlandre
Jean Errard
Article de la capitulation
Monnaie du siège
Petit lexique du patois Meusiens de l'époque
Allant: leste, alerte.
Article: s'adonner à un métier ou une activité tel que plus rien n'existe.
Artisonné : mangé par les mites.
Aties : manières, façon, manque de spontanéité.
Atout: malheur, accident.
Avisions: vision, illumination, apparitions surnaturelles.
Bâbette : bonne du curé.
Bon - ouà : garde champêtre.
Bassoter : ne pas avancer dans son travail, perdre son temps à un travail inutile, aller d'un travail à l'autre sans en finir aucun.
Bodotte : nombril.
Bougeotte: corbeille à deux anse.
Bottes: donner l'extrême onction à un mourant.
Braillotte : braguette.
Brimbelle : myrtille.
Câcotte : religieuse.
Colente : violente mais brèves averses.
Caramagnâ : rémouleur ambulant.
Casuel: fragile, cassant.
Coti che : poupée.
Chaurée : bouffée de chaleur.
Couaraille : discussion de femmes.
Danse: nettoyer les écuries.
Encarnager : envahir.
Engommer: salir, encrassé.
Ensuqué : vaseux.
Estomacs: seins.
Etrange: timide peureux.
Fiâche : fané.
Fiaure : histoire de veillée.
Fin: très, beaucoup.
Gobloter : grignoter.
Hache pailler: parler en dialecte.
Hagis : petit bois appartenant à un particulier.
Haltata : tout fou, excité.
Holer : secouer un arbre violemment.
Jamboter : enjamber.
Lançage: manière de débarder le bois en le faisant glisser le long des pentes d'une colline.
Mannequin: panier à deux anse.
Marcaire : vacher.
Marner: discuter.
Meurotte : vinaigrette.
Migaînes : oeufs battu en omelette avec crème et lait.
Nâchon : trognon de pommes ou de poire.
Néreux : délicat.
Niche: sale.
Pas sotte : passoire.
Pèque : bosse consécutive à un choc.
Peut: laid.
Pinéguette : adolescente capricieuse.
Pouillotte : nuque.
Article d'époque en langue d'époque
Ainsi nommé dans l'hiftoire des évêques de Verdun, où il eft dit que Godefroi de Boüillon, fumommé le Boffu, mari de la comteffe Mathilde, donna Jametz à l'églife de Verdun, où il fut enterré.
Les évêques de Verdun, cédèrent en fief, Jametz, à des Seigneurs particulier. Ces seigneurs de Jametz portoient d'azur à trois fafces d'argent, au franc quartier de gueules.
Huffon l'Ecoffois dans fon crayon de la nobleffe lorraine, dit que Hugues de Jametz, Chevalier, vivoit en 1220. & fut pere d'Alexandre de Jametz, ce qu'il avoit de fief à Fromréville.
Geoffroy de Jametz, Chevalier, vivoit en 1334 & eu pour fils Robert de Jametz, qui époufa Alix de Villone, appelée à préfent de Vilaines; & reprit en 1347 la Grangené de Recicourt, de henri d'Apremont, évêque de Verdun.
Huet de Jametz, vivant en 1411 époufa Clémence de la Tour, fille de Giles de la Tour. Ces Seigneurs fe rendirent enfin souverains.
Marguerite, héritière de ces seigneurs, donna cette petite souveraineté à la nièce Marguerite de Morinonville, par laquelle elle vint à la Maifon de la Mark.
Elle échût en partage au cardinal Erard de la Mark, évêque de liège, qui la donna à Catherine de Croüi, femme de fon frère Robert, seigneur de Sedan.
Cette souveraineté demeura dans la maifon de la Mark, jufqu'a Guillaume Robert de la Mark, qui avoit par fon teftament, fubftitué fon Coufin le duc de Montpensier, pour Jametz, à la foeur Charlotte, laquelle mouru Fans enfants.
Les seigneurs de Jametz de la maifon de la Mark, étant tombé dans l'héréfie, & s'étant ligués avec plusieurs seigneurs des premiersVaflaux de l'évêché de Verdun, fe déclarèrent ennemis de l'évêque Pfaume, en 1549.
& commencèrent à demander aux sujet de l'evêché, des corvées & de groffes contributions.
L'évêque en avertis le Cardinal de Guife, qui lui dit que la Cour avoit donné de fit bons ordres au Seigneur de Jametz, qu'il ne molefteroit plus à l'avenir les sujets de l'évêché de Verdun.
Le duc de Montpenfier vendit cette souveraineté à Henri duc de lorraine, qui la laiffa à fes filles et à fes héritier. C'eft ce que dit Mr. L'abbé de longuerüe.
Mais nous favons qu'en 1588, au mois de Février, les chefs de la ligue s'étant affanbler à Nancy, délibérèrent fur les moyens de conserver la religion catholique en France.
On y refolut deux chofes :
-
La première, de fommer le Roi Henri III de prendre les moyens efficaces pour la déftruction de l'héréfie dans son royaume.
-
La feconde, dont le duc de lorraine fe chargea, fut de s'emparer des états du duc de Bouillon.
Ce prince étoit mort à Genève, l'ohZe jahvier 1588, inftituant son héritière univerfelle Charlotte de la Mark, fa foeuf.
Jametz était bloqué depuis affez longtemps par les troupes de l'évêque de Verdun. Il y avoit déjà eu quelques trêves entre les troupes des deux parties, la dernière étoit fixée au commencement de janvier 1588.
L'armée lorraine inveftit Jametz au mois de Décembre 1587. Le baron d'hauffonville fut chargé de la conduite du siège.
Les lorrains logèrent leurs troupes à Louppy sur loison & à Armoiville.
Le sieur De Schlandre étoit gouverneur de Jametz à fette époque là., c'étoit un homme de coeur, qui manquait d'argent, fit frapper de la monnoye de cuivre & d'étain, avec promeffe, avant la fin de la guerre, on échangeroit cette monnoye, contre d'autre pièces de meilleur alloy.
On n'apprit la mort du duc de Bouillon, arrivée à Genève, le onze janvier 1588, que le cinq février fuivant pendant que l'ont pouffoit fe fiège.
Le roi aurait fouhaiter que l'on lui remit Sedan & Jametz, pour y mettre tel gouverneur qu'il jugeroi à propos.
Il envoya à Nancy pour ménager cette affaire avec le duc Charles III. En même temps on parloit du mariage de mademoifelle de la Mark, avec un prince de lorraine ou de guife.
Je n'entre par ici dans le détail de ce qui fe paffa au fiège de Jametz. On peut le voir dans l'hiftoire de lorraine.
Le jour de Famedi Faint, feize avril, on donna l'affaut à Jametz, mais on fut obliger de fe retirer, & d'interrompre le fiège.
On y retou.rna le cinq May 1588 1& on y fit diverfes efcarmouches affez vives.
On parlait toujours du mariage de mademoifel1e de la Mark avec Je comte de Vaudémont, à quoi travailloit M~rI:Hne d'A..rernberg, de la maifon De La Mark
D'U.T1 autre côté, Je duc de Montpe..nfier, oncle, tuteur 1& fbbftituer de la princeffe, agiffoit auprès du roi pour Je porter à la prendre fous fa protection. Ne pouvant rien obtenir de ce côté là, on alla à Heidelberg, auprès du prince Cafimir, qui promis d'y envoyer du fecours, mais ce fecours n'arriva point 1& enfin la ville de Jametz fe rendit au duc de lorraine, par compofition, le vingt neuf Décembre 1588.
Reftoit le château à réduire, le fiège commença au treize avril 1589 1& le prince Henri de lorraine, fils aîné du duc Charles III, y arriva le vingt trois juillet.
Le château fe rendit le vingt quatre du même mois 1589, par compofition.
La ducheffe de Bouillon qui avoit été recherchée par les fils des ducs de lorraine, De Montperrfier et de Nevers, ne fut pour aucun d'eux.
Le roi Henri IV voulant récompanfer les fervices & la fidélité du vicomte de Turenne, qui l'avoit fuivi dans toutes fes adverfités, lui offii de la lui faire époufer.
D'abord, il témoigna affez d'indiférence, enfuite il accepta ce parti. Le contrat de mariage fut paffé le dix neuf Novembre 1589 & Turenne pris par efcalade le château et la ville de Stenay, le propre jour de fes noces.
L'année fuivante, en 1592, le duc Charles III affiégea Stenay, comme nous l'avons dit ailleur.
Pour Jametz, elle fut rendue au duc Henri de lorraine, & fon gendre Charles IV la céda à Louis XTTI par le traité de 1641, confirmer par ceux des Pyrénées & de Vincennes.
Mais le roi Louis XIV donna Jametz avec Stenay & Clermont en Argonne au prince de Condé, auquel ces villes furent confirmées par le traité des Pyrénées & dont les héritier la poffède encore aujourd'hui, aux même conditions que Stenay.
Fous la minorité du roi Louis XIV & pendant les troubles excités à l'occafion du gouvernement du Cardinal Mazarin, les princes ape!lerent le duc Charles IV à leur fecours, lui promettant de lui faire rendre Clermont, Jametz et Stenay, dont la reine avait donné le domaine au prince de Condé, qui y avoit mis garnifon.
Les mêmes promeffes lui furent faite de la part de la reine mère, mais on furpris des inftruction du cardinal Mazarin, qui firent juger qu'il n'y avoit ni fhreté ni folidité dans fes promeffes.
Mais voyant bien que l'on ne cherchoit qu'a fe fervir de lui pour en tirer avantages, fans aucune envie de tenir parole, il fe retira en lorraine.
Jean de Schlandre
Avec ses deux pièces théâtrales, il a contribuer au développement de la querelle autour du genre nouveau de la tragi-comédie.
li s'agit d'une figure très intéressante, surtout pour l'union entre la profession de lettré et celle de guerrier.
En effet, avant que poète, Jean de Schlandre est un illustre descendant de l'aristocratie militaire verdunoise, qui, malgré cela, a connu toute les difficultés et les privation de la vie d'un simple soldat; vie dont il ne nous a laissé une reconstitution minutieuse dans ses oeuvres.
Jean De Schlandre naquit en 1585 au château de Jametz, dans une famille noble qui professait les idée calviniste.
Il était le fils de Robert Thin De Schlandre, qui se distingua pour son courage lors du siège de Jametz ( 1588) dont il était gouverneur dès 1584.
Son grand père ètait Jehan Thin von Schelnders ou Schlandres, vieux capitaine très redouté par l'évêque de Verdun, qui avait reçu par Jean de la Mark, duc de Bouillon, l'investiture des fiefs de Soumazannes et Gonvaux et, en 1571, par Henri Robert de la Mark, le gouvernement de la forteresse de Jametz.
Quoique d'une famille militaire, Schlandre reçut une éducation libérale et humaniste, d'accord avec l'idée italienne du parfait courtisan, acceptée même par la culture française, et selon laquelle l'idéal chevaleresque doit se composer avec une culture littéraire.
Certainement, il fit des études universitaires, mais on ne sait pas exactement dans quelle ville.
Gustave Cohen, qui dans son écrivain français en hollande, a étudier surtout le Schlandre soldat, a relevé que le nom de famille du poète figure par deux fois dans les registres de l'université de Heidelberg de 1596 avec une note selon laquelle Schlandre n'était pas admis au serment en raison de son jeune âge.
En effet, en 1596, il a seulement douze ans.
D'après le poète Guillaume Colletet, autour d'une intéressante biographie de De Schlandre, ce dernier fit de brillantes études à l'université de Paris et on ne peut pas l'exclure, étant donné qu'il fréquenta le groupe du même Colletet et qu'il fit publier ses oeuvres par les éditeurs parisiens Jean Micard et Robert Estienne.
Schlandre se distingua donc pour être un homme doué d'une culture éclectique et solide, ouverte aux savoirs les plus différents.
En plus de la poésie de son temps, il connaissait très bien l'histoire espagnole, les mathématiques, la mythologie et la zoologie.
Mais Schlandre est avant tout un soldat.
Partisan de la cause des protestants contre les catholiques, en 1600, à l'occasion de la bataille de Nieuport, il quitta la France pour les Pays Bas avec son frère aîné Robert de Schlandre.
Tous les deux se mirent au service de Maurice de Nassau, Stathoulder de Hollande dès 1584, fils de Guillaume 1 de Nassau, prince d'Orange ( 1533 - 1584).
On est sûr de la présence de Jean De Schlandre aux guerres religieuse des pays bas, quoique les registres, où les capitaines des provinces unies signait après le serment, mentionnent seulement le nom de Robert de Schlandre.
Selon Cohen, Robert de Schlandre était le capitaine des documents officiels, tandis que Jean fut un simple soldat aux ordres de son frère.
Tous les deux participèrent aux batailles les plus importantes.
Robert fut tué lors du siège d'Ostende en 1603.
Après ce siège, on n'a plus de renseignement qui nous indiquent la présence de Schlandre dans les pays bas, mais il faut penser que ne quitta l'armée de Hollande qu'en 1610.
En fait, l'auteur annonce son intention de devenir poète de profession., à défaut de celle de soldat, seulement dans la dédicace du poème de Stuartide en 1611. Donc après la paix de 1609.
En 1607, Schlandre se rend en Angleterre, probablement comme délégué d'une mission diplomatique qui intéressait l'Angleterre et les Pays Bas pour la négociation de la trêve, qui sera signée, entre l'Espagne et les provinces Unies en 1609.
On n'a pas d'élément certain à cet égard, mais la manière dont Jean De Schlandre souligne dans quelques pièces poétique, le rôle de médiateur de la paix jouée par Jacques I Stuart ( 1566 - 1625 ), ne peut prouver cette hypothèse.
Ille défini « de la paix le père », « le plus sage des roys et le plus grand roys des sages ».
Schlandre admirait de ce souverain son amour pour la culture, qui en fait un mécène des arts et des artistes.
A cet égard, on peut dire que le sonnet A sa mesme majesté, qui précède la tragédie de Tyr et Sidon et dans lequel il exalte le grand savoir du souverain.
En témoignage de son admiration pour Jacques l, il lui dédie toutes ses oeuvres et, en 1611, il compose pour la famille des Stuart Stuardide où, sous l'exemple de la Franciade Ronsard, il reconstitue en vers décasyllabiques la généalogie de la maison royale.
Jean ERRARD
Né à Bar-le Duc en 1554, mort à Sedan en 1610.
Son père était notaire et procureur de la Collégiale Saint-Maxe.
Il fut un célèbre ingénieur militaire. Mathématicien et géomètre, il inventa, dès l'âge de 25 ans, plusieurs instruments mathématiques et publia la première "Géométrie générale".
Il inventa les principes de la "fortification bastionnée" dont Vauban s'inspira. Réfugié à Genève, car il était protestant, il revint à Bar en 1583. Il passa au service du roi de France, Henri IV et, en 1588, il défendit la citadelle protestante de Jametz contre les soldats du Duc de Bar, Charles III. Le roi l'anoblit en 1599. Il publia en 1600 "La fortification réduite en art et démontrée"
Article de la capitulation
« Monsieur le marquis ayant veu la proposition que lui a faict le sieur de MaroIles respond ce qui s'ensuit.
Premièrement, il accorde que le gouverneur, capitaine, soldats et autres de quelques qualité qu'ils soient, sortiront, vies et bagues sauvent.
Que les capitaines et soldats sortiront l'espee et le poignard à la ceinture: le reste des armes demeurera, avec leurs enseignent et tambours, lesquels seront conduit seurement soubs la parolle de mondit Seigneur le marquis, avec les bagues et meubles qui sont à eux à leur frais jusqu'à Sedan.
Que tous ceux qui ont des biens ceste ville de Iametz et dépendances, ou au pays de l'obéissance de son Alteze, en iouyront tant et si longuement qu'ils voudront vivre catholiquement, et en cas qu'ils ne voulussent abiurer leur religion, leur sera donné terme d'un an pour vendre leurs bien et en faire proffit.
Que toutes munitions de guerre demeureront en leur entier, sans aucune falsification ou tromperie, comme aussi les vivres qui resteront.
Et que pour asseurance de ce demeureront 2 ou 3 personnages principaus d'entre eus deux fois 24 heures auprès de monseigneur le marquis pour pendant ce temps visiter le chasteau, pour recognoistre s'il y a aucune fourbe, lesquels puis aprez seront renvoyer seurement la part où ils voudront.
Et que tous les bien, meubles, lettres et autres choses ( reserver armes et munition de guerre) seront rendu à son Alteze, soit de cette ville ou d'ailleur.
Sur lesquels articles le sieur de Schlandre aura à prendre résolution pour tout ce iourd'huy.
Fait à Iametz ce 14 juillet 1589. »
« signé Henry »
Tel fut, dit M. Buvigner, en son ouvrage sur Jametz et Ses seigneurs, tel fut le dernier acte de ce siège qui avait duré 20 mois.
Quelques articles de cette capitulation paraîtront bien dur vis à vis des braves gens qui avaient noblement rempli leur devoir. Mais si l'ont se reporte aux moeurs militaire de ce temps, moeurs peu chevaleresque, si l'on songe au fanatisme qui animait les partis, si l'on considère la situation extrême des assiégé à qui il ne restait plus qu'a se faire tuer ou à se rendre à merci, on portera un autre jugement sur les conditions imposées par Henry De Lorraine. Elles furent dignes, aussi généreuse que le comportaient les circonstances et l'esprit de l'époque. Elles furent très certainement un hommage du jeune prince au mérite de Jean De Schlandre et à la bravoure de ses soldats.
Monnaie du siège de Jametz
Jametz (à présent village d'environ 1000 habitants) situé à 9 km au Sud de Montmédy (Meuse), fut jadis la place forte d'une seigneurie du même nom, propriété de la Maison de la Marck.
En 1557, Jametz avait pris l'aspect d'une petite ville, ceinte de murailles et renfermant 158 chefs de famille sans compter la noblesse, le clergé, la magistrature et les officiers nécessaires à toute juridiction seigneuriale.
Le premier Seigneur de Jametz fut Jean de la Marck (1536, + 3/6/1560). Il eut pour successeur son neveu Henri-Robert de la Marck, Duc de Bouillon et Prince de Sedan (+ 2/12/1574).
Au décès de son père, sa fille Charlotte de la Marck (née 5/11/1574, + 1594) lui succéda comme Dame de Jametz. Elle fut donnée en mariage par Henri IV, roi de France, à Henri de la Tour, Vicomte de Turenne, Maréchal de France, qui, le soir même de leurs noces (19/11/1589), s'empara par escalade de la ville et du château de Stenay (Meuse).
En août 1587, les huguenots d'Allemagne et le Duc de Bouillon, défenseur résolu de la cause protestante, traversèrent la Lorraine avec une armée protestante de 3000 hommes. Charles III, Duc de Lorraine, résolut alors d'enlever les places, dont Jametz, relevant du Duché de Bouillon pour punir ce Seigneur d'avoir conduit une armée d'hérétiques à travers la Lorraine. L'armée lorraine assiégea Jametz à partir de décembre 1587, passa à l'offensive à partir de début avril 1588. Le 16/4/1588, les assiégés repoussèrent l'assaut des Lorrains. Fin 1588, une paix fut conclue entre Charles III et Charlotte de la Marck, paix qui rendait Jametz aux Lorrains. Le Sieur de Schelandre alias Schelanger, Gouverneur de Jametz, ne consentit à la reddition de la ville qu'au 29/12/1588.
Durant ce siège, il n'y eut plus d'argent pour payer la garnison: le gouverneur fit alors frapper des monnaies obsidionales en cuivre et en étain qui ne devaient avoir cours que pendant le siège et dont il s'engageait à rembourser la valeur une fois la ville délivrée. On connaît les monnaies de 20 sols, 10 sols, 5 sols et 1 sol:
- 20 sols : Mailliet pl. LXII, 1 / Feuardent 7814 a
- 10 sols : Mailliet pl. LXII, 2 / Feuardent 7814 / Corre 2552
- 5 sols : Duby pl. XXIII n° 4 / Mailliet pl. LXII, 3
- 1 sol : Weil in BSFN1983, p.417- 418
Monnaie obsidionale de X sols
Cu
4,07g
24,7 mm
Avers:
Ecu losangé (comme c'était l'usage pour les Dames) et couronné de la famille de la Marck
En légende :
C H A R L O T T E D E L A M A R C K
Revers:
Château à 2 tours; au-dessous, X (sols)
En légende :
J A M E T Z A S S I E G E E 1 5 8 8
Récits d'un militaire avant été à Jametz (guerre 1939 - 45)
Nous sommes repartis le 2 mars au soir avec un bon moral, ayant fait un bon voyage nous sommes arrivés à la batterie le 4 mars à 10 heures du matin. Étant seul dans les cagnas, un cafard s'empare de moi.
Un heure plus tard, le Maréchal des logis Lafon vient me payer un mandat de 50F et me signale que j'étais désigné pour partir en subsistance dans les pionniers, avec tout le paquetage, ayant demandé au capitaine de reprendre mon travail habituel, j'ai obtenu cette autorisations avec difficultés.
Le 5 mars au matin, je reprend mon trajet de corvée d'eau pour les cuisines. A Marville, les camarades sont très heureux de me revoir.
Le 7 mars, je me fait vacciné contre la typhoïde.
Le 10 mars 1940, je rentre au mess des sous- officier pour faire la cuisine.
Le 14 mars, départ pour permission en gare de Montrnédy à 10 heures. Une fois arrivé en gare de Dax, j'ai rencontré mon frère Alexis que je n'avais pas revu depuis le début de la guerre.
Ma permission s'est terminée le 27 au soir où j'ai soupé avec mes trois frères, avec un peu de cafard, je suis arrivé le 29 à 4heures du matin.
Le 30, j'ai repris la corvée d'eau au village.
Du 29 mars au 5 avril, il y a bien quelques alertes d'avion mais le secteur reste somme toute assez calme, le 8 avril, le mauvais temps se fait toujours sentir. (neige, pluie, vent.)
Le 9 avril au soir, une grande alerte retentit et s'ensuit une suspension de toutes les permission.
Le 11 avrilje suis affecté à la deuxième pièce.
Le 20 avril, je rentre au mess des sous- officiers en tant que cuistot, tout le mois d'avril fut assez calme.
Le 1 mai, départ pour 15 jours de manoeuvres, je fut affecté à la conduite de la voiture mitrailleuse. Nous avons quitté nos position pour se rendre à Jametz.
Le 2 mai, nous avons pris la route de Brandeville pour faire le ravitaillement de tous les jours et suivre la colonne de ravitaillement.
Le 4 mai nous sommes cantonné à Bréhéville ou nous avons été très bien reçus par les civils.
Le 5 mai, nous sommes de retour à Jametz jusqu'au lendemain ou nous sommes retourné à Bréhéville et avons toujours été très bien reçus. Le 9 nous avons eu droit à une bonne portion d'asperges chacun.
Le 10 mai au matin, une alerte retenti à 4 heures, les boches envahissent le Belgique, le Luxembourg et la Hollande, départ immédiat pour les positions. Nous sommes arrivés au position à 3 heures du matin sans avoir mangé de la journée. La nuit du Il fut assez calme, la journée, il y eu une grande activité avec de nombreux bombardement.
Le 11 au matin, m'étant évacué pour allé porter le café au mitrailleur Dubourg, à mon retour un avion làche une bombe qui tombe à 200m de moi ou je crus bien être mort. Le métier commençais à rentré. Le Il au tantôt, j'ouvris le feu, à 3h , pendant une heure.
Le 12, de nombreux tirs sont effectué. Au tantôt, nous sommes allé à la gare de Montmédy en auto. Cette ville à été bombardée assez durement. La route était comble de gens en évacuation.
La nuit du 12 au 13, tirs en partie toute la nuit où j'ai été appelé à rapprocher les obus et le matin au jour, on me commande d'aller faire le café pour tous les hommes.
Du 13 au 21, tirs tout les jours et nuit.
Le 15 au soir, nous recevons l'ordre de nous tenir prêt à quitter nos position car les boches ont percé une colonne blindée à Sedan sur Stenay où nous étions tous prêts à partir.
Du 13 au 18 l'aviation est en grande activité et il y a eu quelques bombardement par ci par là.
Du 18 au 21 mai, l'aviation reste assez calme.
Première riposte boche par artillerie le 15 assez loin et tous les répétés.
La nuit du 20 au 21, une grande riposte d'artillerie à 300m devant et à côté de nous. Nous avons commencé à redresser nos oreilles, la riposte a duré toute la nuit, et moi toujours cuistot, je dut faire bouillir mes marmites sur un feu sans fumée.
Le 22 mai 1940, nous avons reçus le baptême du feu sur notre batterie à 15 h 30, où le 2ème obus est tombé à 10 mètres de notre cagna cuisine.
La journée du 23 fut assez mouvementée avec des tirs d'artillerie avec avion volant très bas.
Le 24 fut assez mouvementé.
Le 25 la nuit fut assez mouvementée mais la journée assez calme.
La journée du 26 fut mouvementée et le soir, réception d'un télégramme m'annonçant la mort de ma belle - mère.
Les jours du 27 au 30 furent assez calmes, il y eu seulement quelques tirs de parts et d'autres. Mais j'eus bien le cafard pendant quelques jours, j'aurais bien voulu aller voir ma femme après la mort de sa mère.
La journée du 31 fut assez mouvementée.
Du premier juin au 12 juin, nous avons tiré 2000 obus dans la région de Montrnédy à Longuyon, sans aucune riposte.
Le 12 à 4h30 du matin,l'ordre de quitter nos positions bien regrettée depuis 8 mois ou l'ont croyais être chez soi, en ménage, nous voilà parti en retraite à 9h du soir.
Nous avons voyagé toute la nuit et le jour suivant jusqu'à 17h sans rien manger et par des routes combles de troupes en retraite, voulant passer plus vite les uns que les autres, les boches ayant percer à Stenay, pour nous prendre de flanc.
Nous avons traverser Mordile, Jametz, Damvillers, Ville de Beaumont, Vacherauville, Bras fort, Douaumont, l'ossuaire, la tranchée des baïonnettes, cela est très beau à voir, mais pas en temps de guerre car ça laisse le coeur bien gros, surtout que les cimetières contiennent bien un demi million de français.
Nous avons aperçu Verdun à 4km sur la route de Étain à Paris.
La nuit du 13 au 14 juin, nous avons dormi dans un bois en plein air à côté du fort de vaux.
Nous sommes reparti le 14 au soir car nous étions bombarder par l'aviation à plusieurs reprise. Nous avons marcher toute la nuit pour arriver au bois de Vaux -les - Palameix.
Nous sommes arriver à 8h du matin ou nous avons été bombarder tout l'après midi. Nous avons quitté le bois à la tombée de la nuit, nous avons voyagé toute la nuit jusqu'à Ilh pour nous arrêter à Jouy sous les côtes où l'on ne pouvait pas circuler sur les routes, des troupes qui qui circulaient en tous les sens comme des fous et épuisé par la fatigue.
Nous sommes reparti le soir pour se rendre dans les bois de charmes où l'on devait être sauvés. Nous sommes arrivé à 8h du matin, la journée et la nuit fut assez calme;
Il y eu de très dur bombardement la journée suivante.
Nous avons quitter le bois de charmes à la tombée de la nuit pour nous rendre dans un autre bois. Les avions nous suivaient, nous avons marché sous la mitraille et le bombardement. Nous avons eu 12 chevaux tués et plusieurs hommes tués ou blessés. Nous sommes repartis le 20 juin à midi, arrivés le soir à Saint Benoît la Chippotte où nous avons été mitraillé par les Allemands sur un croisement de route ou nous nous étions seulement arrêté.
L'automobile du capitaine ainsi que la voiture mitrailleuse étant mitraillée en pleins sur nous, la bagarre s'engage. Le capitaine nous dit de tout quitté et sauve -qui - peut, et le voilà parti ayant quitté son auto et toute la colonne avec son sous -lieutenant, et tous les hommes qui étaient à pied. Moi, Dubourg et brissant, nous regrettions la voiture et le cheval où nous avions toutes nos affaires et pas mal de ravitaillement. Il était impossible de circuler sur cette route encombrée de troupes. Enfin nous décidions tous les trois de tout faire suivre malgré la mitraille qui nous sifflait au oreilles. La route se dégage enfin et nous pouvons reprendre notre chemin.
Quelques kilomètre plus loin, on rattrapais notre capitaine et le lieutenant avec une quarantaine d'hommes. Au lieu d'être content de nous voir revenir avec notre voiture, voilà qu'il nous engueule, comme la colonne ne suivait pas, à nous menacer et nous voilà 47 hommes sur 168.
Ou nous voilà donc tombé, sans vivre, sans roulante? Heureusement que nous avions des réserves dans notre voiture, et nous voilà arrivé à Etival- Clairefontaine vers 3 h du matin, ou nous avons dormis un peu. Nous avons également trouvé un peu de ravitaillement dans ce village, ainsi qu'un peu de pain, car depuis le 13 juin nous n'avions plus que nos biscuits de guerre.
Nous parton vers midi pour Saint - Rémy afin de se rendre au piège qui étais donc dans les bois des vosges, et l'après midi, marchant en tête de colonne avec mon copain Dubourg, nous voilà tout à coup la route barrée par un tir d'artillerie. Les premiers obus tombent à quelques mètres de nous, nous rebroussons donc notre chemin pour se rendre dans les bois des Vosges, où déjà, depuis le bois des charmes ayant trouvé sur le bord des routes, des canons, des autos, des chariots emplis de toute sortes de matériel de guerre abandonnés, arrivant dans les bois des Vosges chose incroyable, comme matériel abandonnés aux bords de ses ravins et routes, nous voilà arrivé aux eaux rouges, ou tout le restant du 118 a été regroupé. Les officiers sont aller à Saint Dié afin de rendre les armes aux allemands, nous avons été bien soulagé de ne plus entendre de canons et avions.
Voilà cette histoire qui s'achève, ce soldat ayant été tué plus tard dans la soirée par une patrouille allemande au milieu de la ville de Saint - Dié.